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lundi 4 juillet 2011

Vac, le village des fabricants de cages d’oiseaux

Les amateurs d'oiseaux d’agrément sont très pointilleux dans le choix de leurs cages. Ce n'est pas un hasard s’ils jettent souvent leur dévolu sur les cages fabriquées par les artisans du village de Vac. A leurs yeux, elles satisfont deux exigences fondamentales : solidité et esthétique.  

Le village de Vac (alias Canh Hoach) se trouve dans la commune de Dân Hoà, district de Thanh Oai, à 30 km du centre-ville de Hanoi. C’est un lieu où se perpétuent des métiers artisanaux comme fabrication d’éventails en bambou, de cadres pour les chapeaux coniques, de statues en bois et, en particulier, de cages d’oiseaux.

La commune comprend quatre villages : Canh Hoach, Vu Lang, Tiên Lu et Phu Tho, soit 2.340 foyers dont plus de 400 fabriquent des cages. Canh Hoach, à lui seul, compte une centaine de familles engagées dans ce métier, qui rapporte à chacune 5 à 10 millions de dôngs par mois.

Chez l'artisan Nguyên Van Nghê, du village de Canh Hoach, les cages d'oiseaux sont entassées des deux côtés du chemin. Nghê se prépare à les emballer avant leur transport vers Hô Chi Minh-Ville. « Ici, la fabrication des cages d'oiseaux existe depuis belle lurette et se transmet de génération en génération », explique-t-il. Les villageois sont fiers des médailles remportées par leurs cages lors d’expositions à Hanoi... du temps de la colonisation française.
 

Des cages pour les zostérops.

Les cages d’oiseaux du village de Vac sont réputées aussi bien au Nord qu’au Sud du pays en raison de leur solidité et de leur beauté inégalée.

Nguyên Van Nghê, un des meilleurs artisans de Vac.

Les bambous sèchent partout dans le village.


Les motifs finement ciselés exigent des travailleurs qualifiés.

Les habitants de Vac sont fiers de leurs magnifiques cages d’oiseaux.

La fabrication est un long processus qui commence avec le choix des matières premières et se termine avec le ciselage des motifs de décoration. Le bambou et le rotin doivent provenir des forêts des provinces montagneuses du Nord, tels que Hoa Binh et Cao Bang. Le bambou doit être trempé, cuit et fumigé pour le protéger des termites et autres bestioles xylophages, en utilisant des techniques que les familles se transmettent secrètement. Des milliers de brins de bambou doivent être taillés et polis pour être droits et de même longueur. Selon Nghê, l’étape la plus difficile est le ciselage des motifs sur le rebord de la cage. Armé d’un petit couteau, les artisans taillent de très petits motifs décoratifs, par exemple idéogrammes chinois, dragons, licornes, tortues, phénix, plantes, herbes ou feuilles... avec une précision méticuleuse. Ces cages d'oiseaux aux délicats motifs sculptés se retrouvent dans toutes les régions du pays.

A chaque cage son espèce d’oiseau. Celle réservée à l’alouette est bien différente de celle pour la tourterelle ou pour le zostérops. Le fabricant doit bien connaître la forme et le comportement de chaque espèce pour fabriquer des cages appropriées.

A l’ère du numérique, on ne peut qu'être étonné par le fort développement de ce village artisanal. C’est tout simplement le reflet d’une société en plein développement, dans laquelle les loisirs prennent une place de plus en plus importante...
Texte: Huu Tuân - Photos: Tât S

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