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vendredi 10 juin 2011

Bouddhisme et pouvoir au Vietnam

Les chemins de l’Eveil. A partir du IIe siècle, le bouddhisme fait son apparition au Giao Chi (approximativement le Tonkin). Sur la route maritime des Epices, navigateurs et commerçants indiens accompagnés de missionnaires bouddhistes introduisent les enseignements du theravada (Petit Véhicule). Les moines chinois, fuyant les persécutions, apportent le mahayana (Grand Véhicule), courant dominant aujourd’hui au Vietnam.
Du XIe au XIVe siècle, l’âge d’or du bouddhisme vietnamien. A côté du confucianisme – imposé par les Chinois qui ont occupé le Vietnam jusqu’au Xe siècle –, le bouddhisme fait figure de doctrine libératoire du peuple ; les souverains en perçoivent l’intérêt politique. Au XIIe siècle, plusieurs rois entrent en religion… La dynastie des Ly puis celle des Tran jouent un grand rôle dans la progression, puis l’apogée du bouddhisme. Les moines deviennent indispensables ; ils détiennent le monopole du savoir, rédigent les actes, connaissent le sanscrit et le chinois.
Dynasties bouddhistes. En 1300, le roi Tran Nhât Tong après avoir combattu les Mongols, abdique au profit de son fils et prend l’habit de moine. Il fonde l’Ecole bouddhique Truc Lam (la forêt de bambou). Philosophe, poète, il est l’une des premières personnalités du bouddhisme vietnamien, le bouddhisme devient religion officielle. Au fil des siècles, la doctrine s’ancre dans la population en un syncrétisme “original”, partageant la dévotion avec les génies tutélaires, les esprits et le culte des ancêtres. Hanoi est la première capitale d’une dynastie bouddhiste “vietnamienne”. L’empereur Ly Thai To, fils adoptif d’un moine et élevé dans une pagode, est marqué par la pensée bouddhiste. Une fois monté sur le trône, il ordonne aux villages de restaurer les pagodes. Les souverains Ly assureront la prospérité de l’église bouddhique.
Guerres et indépendance. Au Tonkin contre les Français à partir des années 1940, des moines s’illustrent par leur soutien clandestin au Vietminh. Après le Deuxième Guerre mondiale, les bouddhistes vietnamiens se lancent dans un mouvement de rénovation qui préfigure leur cohésion. Au Sud Vietnam, dans les années 1960, les bouddhistes s’opposent au régime autocratique de Ngo Dinh Diem. En 1964, au Sud du Vietnam, les sangha officialisent la création de l’Eglise bouddhique unifiée du Vietnam (EBUV). C’est à cette époque que Thich Nhat Hanh fonde l’Ecole de la jeunesse et du service social, pour venir en aide aux populations bombardées. Après des études aux Etats-Unis, il est interdit de séjour au Sud Vietnam. Réfugié en France en 1972, il crée la Communauté du village des pruniers (Dordogne). Récemment revenu au Vietnam, il a été accueilli comme un “héros”. Après la chute de Saïgon en 1975, le pays est réunifié sous la bannière communiste. A la fin des années 1970, la politique du parti communiste vietnamien à l’égard des bouddhistes se durcit et, en 1981, le gouvernement bannit l’Eglise bouddhique unifiée du Vietnam (EBUV) et ordonne aux bouddhistes dissidents d’intégrer l’Eglise bouddhique officielle.
A l’étranger, les bouddhistes reprennent le flambeau et appuient l’EBUV. Depuis quinze ans, tout en pratiquant une politique prudente d’ouverture religieuse, le gouvernement continue de souffler le froid et le chaud. En septembre 2009, nouveau rebondissement : suite à un différend local, les membres de la communauté de Thich Nhat Hanh ont été évacués brutalement d’une pagode dans la province de Lam Dong (près de Dalat). Au Vietnam, l’enseignement, en général, et religieux en particulier, sont soumis à des contrôles et permissions stricts du pouvoir politique.
Nguyen Xuan Lap Article paru dans l'édition du magazine Ulysse de janvier - février 2010

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