HANOI - Le Laos a promis de retarder la construction d'un barrage sur le Mékong, dont l'impact sur l'environnement suscite de profondes inquiétudes de la part des autres pays riverains du fleuve, a indiqué lundi l'Agence vietnamienne d'information (AVI).
Le Vietnam, le Cambodge et la Thaïlande ont tenté depuis quelques mois de persuader le Laos de reporter le projet de centrale de Xayaburi, dans le nord du Laos, sur la base d'études d'impact jugées insuffisantes.
Le Premier ministre du Laos, Thongsing Thammavon, a informé son homologue vietnamien Nguyen Tan Dung de sa décision de suspendre temporairement le projet hydroélectrique de Xayaburi, a indiqué l'AVI.
Les deux hommes se sont entretenus à Jakarta ce week-end en marge d'un sommet de l'Association des Nations d'Asie du sud-est (Asean).
Dung a salué cette décision, qui témoigne de la prise en compte profonde de la position du Vietnam sur ce dossier, a précisé l'AVI.
Daovong Phonekeo, directeur général adjoint du Département d'électricité du Laos, a indiqué à l'AFP ne pas être informé de ce report. Le Laos, un des pays les plus pauvres de la planète, compte notamment sur l'hydroélectricité pour atteindre ses objectifs de croissance.
Laos, Thaïlande, Vietnam et Cambodge se sont mis d'accord pour travailler ensemble à la gestion du fleuve au sein de la Commission régionale du Mékong (MRC), créée en 1995.
Une étude demandée par la MRC avait suggéré en octobre la suspension pour dix ans de la construction des barrages, le temps d'étudier les risques encourus par l'écosystème et les populations riveraines du fleuve.
Selon la MRC, plus de 60 millions de personnes dans les quatre pays membres dépendent du fleuve pour leur transport, leur alimentation et leurs activités économiques.
Le Mékong prend sa source en Chine, traverse le Laos, lui sert de frontière avec la Birmanie et la Thaïlande, avant de poursuivre son cours au Cambodge et de former un delta dans le sud du Vietnam.
(©AFP / 09 mai 2011 10h49)
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